Ma démarche
Dès le début de ma carrière de facteur instrumental, je me suis donné pour objectif de créer des accordéons de très haute qualité, me tenant à un volume de fabrication réduit dans le cadre d’un atelier artisanal.
Dans mon travail d’ébénisterie, j’ai écarté d’emblée l’usage des bois tropicaux pour me tourner vers des essences locales. Mes recherches m’ont amené à choisir le noyer comme bois principal; c’est en effet celui qui offre, à mon sens, les meilleurs résultats.
Si je travaille seul à l’atelier (conception des instruments, réalisation des caisses, claviers, sommiers, etc., ajustage et assemblage de tous les composants), je fais par ailleurs appel aux professionnels les plus compétents (par exemple pour la fabrication des anches, des soufflets ou des mécaniques).
A ce long processus de création, la touche finale est apportée par Stéphanie Simon (préparation de la musique et accordage).
Au fil des années, grâce à une recherche constante, mes accordéons n’ont cessé de gagner en musicalité, en précision de jeu et en fiabilité. La rencontre avec certains musiciens s’est révélée déterminante et a correspondu à des étapes majeures dans l’évolution de ma fabrication ; je pense, notamment, à Joe Burke, Tonny Mac Mahon, Jackie Daly, Joe Derrane, Benny Mc Carthy et, en France, à Stéphane Milleret et Norbert Pignol.
De fait, je travaille pour des musiciens exigeants sur le plan de la qualité instrumentale mais aussi conscients que celle-ci ne peut s’obtenir dans l’urgence. Mes accordéons sont conçus pour jouer plusieurs dizaines d’années. Quel que soit le modèle, celui-ci est constitué des meilleurs composants (anches, mécanismes, soufflet, etc.). Je m’attache à ne jamais surcharger mes instruments et veille à les laisser « respirer » librement afin d’obtenir la meilleure dynamique et l’expressivité la plus riche sur toute l’étendue des claviers.
Je ne fabrique qu’à la commande et ne dispose donc d’aucun instrument immédiatement disponible à la vente. Les délais de livraison sont à la mesure des soins portés à chaque accordéon et du temps nécessaire à une parfaite préparation des bois ; ce temps d’attente est, en outre, proportionnel au nombre de commandes reçues.
Celles-ci m’arrivent de nombreux pays européens, mais aussi d’Amérique du Nord et du Sud, d’Australie, du Japon, etc. Les musiciens qui font appel à moi viennent donc d’horizons musicaux très variés ; ils m’amènent à réaliser des instruments « sur mesure », dont le plan de clavier et l’accordage sont personnalisés.
Créateur d’accordéons diatoniques depuis 1980, j’exerce mon activité artisanale et poursuis mes recherches en conservant mon objectif initial : perfectionner sans cesse les instruments que je fabrique et offrir au musicien l’outil lui permettant d’exprimer au mieux toutes ses émotions.
Le processus de formation de mon successeur démarrera dans les prochaines années.
Ce n'est qu'après lui avoir transmis l'intégralité de mon savoir-faire que je lui passerai un jour le relais.
Après un travail au long cours à mes côtés, c'est lui qui assurera à terme, avec le même objectif d'amélioration constante, la fabrication des accordéons Bertrand Gaillard.